Sexe dans la ville, façon garçon

Un code vestimentaire est à mon avis le pire fil conducteur à une dégénérescence sociale. Je suis pourtant d'accord à l'idee que certaines professions exigent une tenue prescrite, pensons aux policiers (je me répéterai en disant que je trouvais leur accoutrement d'armée franchement enfantin), ou d'autres métiers qui requièrent un vêtement en guise de protection. Mais pour le reste... Un travail de bureau est-il vraiment mieux fait parce que son ouvrier porte une cravate ? Code vestimentaire en bureau fermé : très mauvaise idée. Voyez : là où je travaille depuis un an et demi, on ne reçoit généralement aucun client, la formule de developpement à distance étant la méthode employée sur place. Le règlement d'entreprise exige une tenue professionnelle tous les jours de la semaine, outre le vendredi pour les gens du bâtiment de développement à distance où le port du jeans sera permis. La règle a été suivie, à quelques exceptions près. Entre en jeu un collègue qui, sans raison apparente, décide de porter quotiennement le défendu vêtement. Mon esprit de résistance, que j'aime appeller l'anti-syndicaliste, y voit une opportunité de faire évoluer les choses. Après un cuisant échec à mon précédent emploi, je tente le coup prise deux, et intègre graduellement le denim à mes autres habits hebdomadaires. Discrètement aux premiers moments, puis le noir a fait place au bleu. Après deux ou trois semaines, force est de constater que je ne suis pas le seul à emboiter le pas dans la résistance. J'en ai même vus se permettre le bermuda (alors là, j'achète plus), et même des t-shirts probablement sortis de la boite souvenir d'adolescence. Malgré ces écarts de conduite, personne n'a été crucifié sur la place publique pour non-respect du code vestimentaire : le travail aura été exécuté avec la même qualité que l'aurait fait Monsieur-Cravate.

Parenthèse : j'assure aujourd'hui en agenceant polo, sous-vêtements et embouts d'écouteurs. Allons les mecs, osez le rose ! On en entendra probablement parler pendant deux mois d'ailleurs...