jeudi 29 avril 2010

Trop

- Je dois avouer, j'ai toujours eu une préférence pour les foncés.

Voilà, je passais aux grandes déclarations. Comme si c'était une surprise au fond. Tout le monde sait ça : Citizen est né la main dans les pantalons d'un brun foncé.

- C'est chien dire ça à une blondasse dans mon genre.
- N'importe quoi, t'es brun sur tes photos.
- Châtain pâle, mettons.
- Bah anyways, j'ai déjà fréquenté un blond, pis je trouve même certains cocos très sexy ! Ça reste juste une préférence.
- Ouf, t'as l'air d'en avoir fréquenté du monde toi, presque trop !

Trop ? Je me souviens avoir blâmé un ami pour avoir le "village" au complet dans sa liste de contacts Facebook. Je me souviens aussi de l'avoir accusé de sautiller d'une "date" à une autre. Mais peut-on réellement avoir courtisé trop de personnes dans sa vie ?

samedi 10 avril 2010

Je me tortillais sur le plancher de danse lorsqu'une amie me prit par l'épaule.

- J'te souhaite tellement de rencontrer quelqu'un d'extraordinaire là !
- Ouais bon, j'suis pas stressé avec ça, ça viendra bien un jour.
- Tu sais quoi ? L'amour, ça ne se cherche et ne se trouve pas. Ça se reconnait. Souviens-toi de ça !

Je lui jetai un regard amusé et intrigué à la fois. Petit bout de chou d'environ mon âge, mais oh combien sage.

Et si c'était vrai au fond ce qu'on dit couramment.
"A chercher, on ne trouve pas"

J'aimerais bien qu'il se passe la même chose avec mes foulards manquant à l'appel.

jeudi 8 avril 2010

Je lui montrais une nouvelle amie lesbienne sur Facebook.

- Wow, elle est vraiment belle !
- C'est vrai hein ? Regarde sa copine. Deux splendides filles, super féminines.
- Effectivement, elle a l'air "genre" 100 fois moins lesbienne que moi.

Je ne savais pas quoi répondre. Je n'étais pas tellement en accord à la base, mais en même temps je me demandais ce qu'on pouvait réellement entendre par avoir "l'air lesbienne". Transpirer l'hormone mâle ?

Fréquemment, on entendra parler d'un homme ayant des comportements efféminés; on le soupçonnera souvent de préférer les hommes. Pourtant, nombreuses sont les brutes homosexuelles en ce bas monde. Un petit tour sur un réseau de conversation en ligne suffit pour se faire à l'idée qu'il y a probablement autant de testostérone que sur un court de football.

Qui a établit les bases caractérisant chacun des sexes ? Maintenant que les hommes se maquillent et que les femmes vont à la chasse, je ne serais sûr de rien. Les arabes se tiennent par la main, et les français s'embrassent publiquement entre amis. Pourtant, quelqu'un me dirait que je représente pour lui une icône de la masculinité, je lui rirais en pleine face.

Sur quoi se baser ? Mélangerait-on caractères et préférences sexuels ?

mercredi 7 avril 2010

- Comment ça donc que ça marche pas, toi pis ton coloc ?
- Comment ça, ça marche pas ?
- Ben oui tsé, vous vous entendez tellement bien, ça ne pourrait pas développer sur autre chose ?

La face me tombait encore une fois. Nombreuses ont été les occasions où on nous a pris pour un couple. Ça nous a souvent joué des tours en public, les gens n'osant pas nous approcher, croyant la tentative vaine d'avance.

- Je te l'ai déjà dit, c'est un super bon ami, mais sans plus. C'est réglé depuis des années cette question-là.
- Ben là, un jour va bien falloir que ça marche avec quelqu'un ton affaire.
- Pourquoi tu dis ça ?! C'est pas une question de vouloir se matcher à tout prix !
- Nenon, mais comprends-tu... Regarde tes dernières histoires, ça marchait pas longtemps.
- De quoi tu parles ? J'ai quand même été en couple avec mon ex pendant un an et demi, et on a même partagé un appartement pendant des mois malgré toutes les épreuves difficiles. Mais un moment donné, quand ça ne fonctionne plus, il faut savoir lâcher prise !

Une opinion de vieille génération entrant en collision avec celle d'un homme de mon âge. Entre la mentalité d'autrefois où l'on se mariait pour la vie, coûte que coûte, et celle de mon époque qui véhicule des valeurs de consommation rapide, j'ose encore espérer qu'il puisse y avoir un entre-deux. Autant je ne suis plus de ceux qui croient qu'il faut sacrifier son intégrité personnelle au profit d'une unité de couple dysfonctionnelle, autant je crois à la communication et le partage.

Vivrais-je dans un monde parallèle ?

mardi 6 avril 2010

Mon cercle d'amis proches respecte une règle non-écrite : "à chacun sa plate-bande". Certains pourraient voir ce mode de fonctionner comme une forme de territorialité; il n'en est rien. Nous préférons éviter de créer des situations ambiguës entre nous-mêmes.

- On était deux à lui parler sur le net. Il passait son temps à annuler nos rendez-vous alors qu'il allait voir l'autre !

Certes, être gay n'est pas un choix. Mais fréquenter ou partager son intimité avec quelqu'un ou non en est un. Le désavantage de s'intéresser aux personnes de son propre sexe, c'est la possibilité grandissante de rencontrer quelqu'un ayant déjà été en contact plus ou moins direct avec une de nos anciennes histoires ou un ami à chacune de nos nouvelles connaissances. N'étant pas friand des croisements sexuels dans un groupe, il m'arrive de m'abstenir de m'intéresser à quelqu'un afin d'éviter de faire partie d'une statistique sur un board personnel. Surtout lorsque des blessures fraiches ne sont pas entièrement cicatrisées. Par expérience, et par désir de ne pas reproduire d'anciens patterns.

Est-ce que ça ferait de moi une personne bornée ?

vendredi 2 avril 2010

Imaginons un parfait après-midi de soleil, deux amis dans un parc bondé. Elle regarde au loin et tourne les yeux dans ma direction.

- Lui, le grand là-bas. Une couple d'année de plus pis c'est vraiment mon genre.

- Ca tombe mal, il est en train de frencher le gars à côté.

Outrée, elle ouvre la bouche en guise de protestation.

- Ah bien tiens, le v'là en train de jouer du doigt après le tour de jeans d'un autre. C'est pas une morsure au cou qu'il essaie de lui faire ? Dis donc !

La chanceuse !